"Farandole de cinq personnages" ou "Chiens fous" : crayon gras et aquarelle sur une feuille de papier Japon nacré.
Œuvre originale unique signée au crayon par Dorothea Tanning et datée '65.
Provenance : acquis directement auprès de l'artiste par le précédent propriétaire.
Dorothea Tanning (1910-2012) forma avec Max Ernst un des plus beaux et célèbres "couples surréalistes".
Historique : Dorothea Tanning, née le 25 août 1910 à Galesburg (Illinois) et morte chez elle le 31 janvier 2012 à New York. Passionnée par le dessin, elle suit des études d'art et quitte sa famille en 1930. En 1936, la visite de la grande exposition « Fantastic-art, Dada, surrealism » marquera ses choix artistiques futurs. En 1942, elle se joint au groupe surréaliste de New York sous la direction d'André Breton.
Alors qu'elle expose avec d'autres femmes peintres à la Julien Levy Gallery, elle rencontre, en 1943, le peintre et sculpteur allemand Max Ernst, artiste majeur des mouvements dada et surréaliste. Ils passent tous les deux cet été-là dans le désert de l'Arizona, à Sedona.
En octobre 1946, ils se marient à Beverly Hills, dans une double cérémonie, en même temps que Man Ray et Juliet Browner.
Dorothea Tanning devient alors la quatrième femme de Ernst, après Luise Straus-Ernst en 1918, Marie-Berthe Aurenche en 1927, et Peggy Guggenheim en 1942. Le couple s'installe à Sedona, en Arizona. Ernst l’introduit rapidement dans le cercle des surréalistes, de qui elle tire son langage plastique. En 1948, alors qu'Ernst écrit Beyond Painting, ils partent voyager en Europe et découvrent la France.
Dès 1953, Dorothea Tanning et Max Ernst s'installent à Paris puis, en 1955, ils achètent une maison à Huismes en Touraine. En 1969, ils déménagent à Seillans, dans le Var.
Max Ernst meurt le 1er avril 1976 à Paris, et Dorothea Tanning retourne à New York en 1978, où elle poursuit son œuvre.
Elle s'éteindra chez elle, à Manhattan, le 31 janvier 2012, à 101 ans.
Dorothea Tanning a d'abord été considérée comme un peintre surréaliste, utilisant stricto sensu le langage de la représentation surréaliste. Son œuvre la plus connue est "Petite musique de nuit", une peinture sombre imprégnée de symbolisme, ironiquement renommée par la suite "Mozart's light-hearted serenade".
Au milieu des années 1950, son travail change radicalement. Comme elle l’explique « vers 1955, mes toiles ont littéralement éclaté… J’ai brisé le miroir, pourrait-on dire. » : Elle devient alors l’une des premières femmes qui ose renverser le point de vue érotique dans l’art. Ses peintures expriment les fantasmes de la femme, considérée comme un individu à part entière et non plus seulement comme la projection du désir de l'homme. En effet, les femmes qui gravitent autour des surréalistes sont presque toutes liées aux peintres en tant que muse ou épouse et correspondent aux critères esthétiques et mentaux propres au mouvement : ce ne sont pas des femmes « comme il faut », bonnes mères et épouses fidèles, mais elles doivent être belles, fascinantes, disponibles et sans inhibitions.
- En 1974, une grande rétrospective de son œuvre est organisée à Paris au Centre Pompidou présentée par Pontus Hulten.
- Elle a aussi confectionné des décors et des costumes pour des ballets et des spectacles.
- Elle a publié des poésies et des nouvelles dans de nombreux magazines. Ses poésies sont regroupées dans deux ouvrages : "A Table of Content", (2004), et "Coming to That' (2011).
- Elle a publié son autobiographie, également appelée "Birthday" (1986), qu'elle reprend et complète en 2001 sous le titre : "Between Lives: An Artist and Her World".
Ses œuvres sur le marché de l'art sont assez rares.
Littérature : - Los Angeles County Museum of Art & traveling, In Wonderland: The Surrealist Adventures of Women Artists in Mexico and the United States, 2012.