Lithographie, 1962
Signée à la main par l'artiste et numérotée 30/75
Éditeur : Maeght (Paris)
Imprimeur : Maeght (Paris)
Catalogue : [Vallier 177]
Petite déchirure d'1 cm dans la marge gauche
Légère trace d'encadrement
Une des lithographies les plus originales et mystérieuses de Georges Braque, réalisée en 1962, éditée par la galerie Maeght, que l’on ne présente plus, tant sa renommée fut grande.
Originale, tout d’abord par la palette de couleurs employées, inhabituellement claires par rapport aux natures mortes de l’artiste, aux teintes brunes et noires. Ici, le jaune bouton d’or a une densité et une présence merveilleuses. Braque était particulièrement exigeant dans l’atelier de gravure et demandait parfois à l’imprimeur qu’une couleur bénéficie de plusieurs passages afin d’en intensifier la tonalité, ce qui est peut-être le cas ici.
Entre les deux zones jaunes ; une forme ovoïde d’un rose délicat, qui se marient fort bien aux différentes tonalités de gris ; le gris clair du fond et celui plus foncé de l’oiseau, thème capital dans l’œuvre de Braque.
Les gris sont posés d’une touche vibrante qui donne légèreté, transparence et mouvement, contrepoint aux jaunes posés en aplat puissamment opaques.
Braque compose avec des couleurs en aplat en lithographie, ce qu’il fait rarement en peinture, montrant ainsi tout l’intérêt qu’il a pour cette technique, qu’il pratique régulièrement depuis 1945 et jusqu’à sa mort.
Originalité aussi par rapport au titre, Equinoxe, qui renvoie à un phénomène physique précis.
L’équinoxe désigne ces quelques heures où le soleil travers le plan de l’équateur, où la durée du jour égale celle de la nuit. L’équinoxe de printemps annonce le retour de la lumière dans de nombreuses cultures. Pendant des siècles, pour ne pas dire des millénaires, il a symbolisé le renouveau et le début d’une nouvelle année, en lien avec le rythme de la Nature.
Braque ne voulait pas que l’on passe à côté de cette dimension symbolique, ainsi se comprennent ces formes qui représentent l’astre solaire, et pourquoi pas la lune entre les deux. Quelques nuages bruns parsèment le ciel. L’oiseau et son vol serein achève cette composition rare chez l’artiste, qui garde une part de mystère, en lien avec le cosmos.
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