ILIAZD, Ilia Zdanevitch, dit (1894-1975) -- MIRÓ, Joan (1893-1983) -- MONLUC, Adrien de (1571-1646). Le Courtisan grotesque. Paris : Le Degré Quarante et Un, 1974.
Un volume in-folio (420 x 290 mm). en feuilles, sous couverture de parchemin illustrée d’une pointe sèche originale en couleurs de Miró. L’ensemble est contenu dans une chemise de papier-fibre. Chemise et étui de toile grise de l'éditeur, avec nom de l'illustrateur et signature de l'éditeur en noir sur le dos.
15 GRAVURES ORIGINALES EN COULEURS À L'AQUATINTE et la couverture illustrée d'une gravure originale pour titre calligraphié du livre.
Exemplaire sur Auvergne. Un des 62 exemplaires sur Auvergne Richard-de-Bas, numérotés de 34 à 95, celui-ci le n° 69, signé par Iliazd et Miró au justificatif.
État : parfait.
Références : Cramer, Miró, 182 ; Jacques Dupin, Miró graveur, IV, p. 12 ; Françoise Novarina-Raslovleff, « Le Courtisan grotesque. Histoire d’une coopération lente et féconde de deux géants du livre, Iliazd et Joan Miró », dans Carnets de l’Iliazd Club, VI, 2005.
Note historique et bibliographique : "Le Courtisan grotesque" est le dernier livre d'Iliazd. C’est en janvier 1951 qu’Iliazd approche Miró pour participer à son édition d’un « discours ancien, extraordinaire, extravagant, bien fin et fort beau, suffisamment inconnu et publié jadis », en 1621 : le Courtisan grotesque d’Adrian de Monluc. Miró semble immédiatement intéressé, et donne son accord pour ce projet à l’automne 1953. Cependant, sa gestation est plus longue et tumultueuse que ne l’escomptait Iliazd. Maintes fois reportée, la signature des bons à tirer a lieu en février 1973. Le résultat est à la hauteur : « les gravures avec leurs personnages coloriés, grotesques, mais gais, font tout à fait écho à ces jeux de mots, à l’esprit de moquerie et de dérision qui sourd de toutes les lignes ; la disposition en vis-à-vis fait aussi écho à la typographie verticale et couchée. Le trait noir, éraillé, tracé au canif, sur de la matière noire, est grinçant comme le texte » (Carnets de l’Iliazd Club, VI, p. 78). Jacques Dupin abonde dans ce sens : « Une composition dansante, détournée, contestant, confirmant le texte, et le sublimant à la verticale. Un accord et une contradiction qui ne pouvaient que donner le mouvement le plus vif au lyrisme de Miró. Fallait-il s’incliner devant la discipline du texte ainsi typographié ou délirer à partir des mots, des phrases et des dissonances du texte, d’un autre siècle de surcroît ? Il fallait ne renoncer ni à l’un ni à l’autre. Ce que Miró fit, conduit par une double extravagance, en un dessin gratté, modulé, désinvolte mais, pour chaque personnage, inventé. De la couleur en aplats, en projections, en pulvérisations, conduisant la lumière » (Miró Graveur, IV, p.12). Un énième rebondissement retarde à nouveau la parution du livre, lorsque le tirage des planches rencontre quelques difficultés. Iliazd demande à Miró une nouvelle gravure, pour illustrer la couverture en parchemin dont il souhaite doter le livre. Les exemplaires sont enfin prêts en mai 1975, vingt-cinq ans après les débuts du projet. C’est le dernier ouvrage illustré et mis en lumière par Iliazd, qui s’éteint à Noël de cette même année.
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ILIAZD, Ilia Zdanevitch, dit (1894-1975) -- MIRÓ, Joan (1893-1983) -- MONLUC, Adrien de (1571-1646). Le Courtisan grotesque. Paris : Le Degré Quarante et Un, 1974.
A folio volume (420 x 290 mm). in sheets, under parchment cover illustrated with an original drypoint in colors by Miró. The set is contained in a fiber paper folder. Publisher's gray canvas shirt and slipcase, with illustrator's name and publisher's signature in black on the back.
15 ORIGINAL COLOR AQUATINTE ENGRAVINGS and the cover illustrated with an original engraving for the calligraphic title of the book.
This copy on Auvergne. One of the 62 copies on Auvergne Richard-de-Bas, numbered from 34 to 95, this one number 69, signed by Iliazd and Miró on the colophon.
Mint condition.
References: Cramer, Miró, 182; Jacques Dupin, Miró engraver, IV, p. 12; Françoise Novarina-Raslovleff, “The Grotesque Courtier. Story of a slow and fruitful cooperation between two giants of the book, Iliazd and Joan Miró”, in Notebooks of the Iliazd Club, VI, 2005.
Historical and bibliographical note: "Le Courtisan grotesque" is Iliazd's last book. It was in January 1951 that Iliazd approached Miró to participate in his edition of an "ancient, extraordinary, extravagant, very fine and very beautiful speech, sufficiently unknown and formerly published", in 1621: the Grotesque Courtisan of Adrian de Monluc. Miró seemed immediately interested, and agreed to this project in the fall of 1953. However, his gestation was longer and more tumultuous than Iliazd had expected. Repeatedly postponed, the signing of the printing certificates took place in February 1973. The result was up to par: "the engravings with their colorful, grotesque, but cheerful characters, completely echo these puns, the a spirit of mockery and derision that wells up from every line; the face-to-face layout also echoes the vertical and horizontal typography. The black line, scratched, traced with a penknife, on black matter, is grating like the text” (Carnets de l’Iliazd Club, VI, p. 78). Jacques Dupin abounds in this direction: “A dancing composition, diverted, contesting, confirming the text, and sublimating it vertically. A harmony and a contradiction that could only give the liveliest movement to Miró's lyricism. Should we bow to the discipline of the text thus typographed or delirious from the words, sentences and dissonances of the text, from another century moreover? Neither had to be given up. What Miró did, driven by a double extravagance, in a scratched, modulated, casual design but, for each character, invented. Color in flat areas, in projections, in sprays, leading the light” (Miró Graveur, IV, p.12). An umpteenth twist again delays the publication of the book, when the printing of the boards encounters some difficulties. Iliazd asks Miró for a new engraving, to illustrate the parchment cover he wishes to give the book. The copies were finally ready in May 1975, twenty-five years after the start of the project. This is the last work illustrated and highlighted by Iliazd, who died at Christmas of that same year.
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