Martin Fabiani, Paris 1944.
1 volume in-4 (31,8 x 24,2 cm), 121 pp., en feuilles sous couverture décorée par l'artiste, chemise et étui de l'éditeur.
148 LINOGRAVURES ORIGINALES PAR HENRI MATISSE dont 18 HORS-TEXTE: 39 bandeaux tirés en noir ou en rouge, 6 culs-de-lampe et 84 lettrines en rouge et la couverture , elle-même une entière linogravure en bleu et blanc.
Édition strictement limitée à 250 exemplaires signés à l'encre par l'artiste. Celui-ci l'1 des 220 numérotés sur vélin d'Arches.
À PROPOS DU LIVRE : dès 1937 Montherlant exprime à Matisse son désir de voir celui-ci illustrer un de ses livres et particulièrement Pasiphae. Après l'abandon du projet par Tériade, Gallimard, puis Robert Laffont, Martin Fabiani accepte de financer le projet. Matisse pense à la lithographie (il travaille déjà sur Baudelaire et le Florilège des amours de Ronsard) pour choisir définitivement la linogravure : "Mon second livre : Pasiphaé, de Montherlant. Gravures sur lino. Un simple trait sur fond absolument noir. Un simple trait, aucune hachure. Là, le problème est le même que pour le « Mallarmé », mais les deux éléments sont renversés. Comment équilibrer la page noire du hors-texte avec la page relativement blanche de la typographie ? En composant, par l’arabesque de mon dessin, mais aussi en rapprochant la page gravure de la page texte qui se font face de façon qu’elles fassent bloc. Ainsi la partie gravée et la partie imprimée portent en même temps sur l’œil du spectateur. Une grande marge circulaire, comprenant les deux pages, les masse tout à fait. À ce point de la composition j’ai eu la vision nette du caractère un peu sinistre du livre noir et blanc. Pourtant un livre est généralement ainsi. Mais dans le cas présent la grande page presque entièrement noire m’a semblée un peu funèbre. Alors, j’ai pensé aux lettrines rouges. La recherche m’a demandé assez de travail, car, débutant par des lettrines pittoresques, fantaisistes, invention de peintre, j’ai dû me ranger à une conception de caractère plus sévère et classique, en accord avec les éléments déjà posés — de typographie et de gravure. Donc : Noir, Blanc, Rouge. — Pas mal… Maintenant la couverture. Un bleu m’est venu à l’esprit, un bleu primaire, un bleu toile, mais portant une gravure au trait blanc. Comme cette couverture devait rester dans l’emboîtage ou bien dans une reliure, j’ai dû lui garder son caractère « papier ». J’ai allégé le bleu, sans le faire moins bleu, mais par une sorte de trame — venue de celle du lino. Un essai, à mon insu, a été fait où le papier très imprégné de bleu paraissait être du cuir. Je l’ai repoussé aussitôt parce qu’il avait perdu le caractère « papier » que je lui voulais. Ce livre, à cause des nombreuses difficultés de l’architecture, m’a pris dix mois de travail à pleines journées et souvent la nuit." (Henri Matisse dans " Comment j'ai fait mes livres").
Deuxième grand livre illustré par Henri Matisse, pour lequel il investit une énergie et un travail considérables, PASIPHAE compte parmi ses chefs-d’œuvre avec Poésies de Mallarmé (1932), Jazz (1947) et Florilège des Amours de Ronsard (1948).
Bibliographie Duthuit: Les ouvrages illustrés n°10 ; The Artist and the Book n° 198 ; Skira n° 259 ; Rauch n° 169 ; From Manet to Hockney n° 112 ; Chapon: Le Livre et l'Artiste p. 165 ; J. et M. Guillau, Matisse et rythme et la ligne, 1987.
Photographies supplémentaires sur demande.
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